Pour un cinéaste, ce qui compte, c'est le film, pas l'argent, pas le succès public

Albert Serra : C'est important de parler du film. Si le film a une sortie en France ou je ne sais où, ça ne change rien qu’il ait une bonne ou une mauvaise sortie. Le film reste le même. Il y a beaucoup de films dans l'Histoire du cinéma qui ne sont pas sortis ou qui ont eu une mauvaise sortie. Ce n’est que bien plus tard qu’ils ont obtenu la reconnaissance qu'ils méritaient.

Je suis cinéaste, je suis le premier intéressé à voir mon film bénéficier d’une bonne sortie. C'est évidemment important. Mais c'est important, aussi, de ne pas oublier que les films sont les mêmes quoiqu’il arrive. S'il est bon, il est bon, s'il est mauvais, il est mauvais !

Dans une perspective plus générale, je veux dire c’est que si on n’aime pas le film, je ne vais pas m'arrêter pour autant. Dans ce cas, je dois passer à autre chose, la vie continue. La qualité, c'est la chose la plus importante pour un cinéaste, ce n'est pas l'argent, ni le succès public. Ce qui compte c'est la qualité, c'est de faire. Pour moi et pour le spectateur. Peu importe que le film soit vu en DVD ou dans une salle, c'est le même film. Il faut avoir la capacité critique de voir que c'est le même film et ne pas être influencé par son succès, critique ou public.

Le raisonnement de l‘action
Honor de Cavalleria

Saison I • épisode 1

20 janvier 2007 à Angers
au cinéma Les 400 coups
et au Centre de Congrès,
dans le cadre du festival Premiers Plans