Honor de Cavalleria / Ombre et lumière

Cyril Neyrat : Dans le film, je vois complètement l'inverse, je vois beaucoup de lumière. C’est un film extrêmement solaire, lumineux. Je n’y vois pas du tout un enfermement psychotique mais au contraire une incroyable présence au monde, à la fois des personnages, y compris de Don Quichotte et du film lui-même. C'est aussi l'usage qu'il fait de la DV et du numérique. Ce qui me touche c’est à quel point le film est très très fort, très très beau sur l'usage de la lumière. Albert pourra nous en parler, ce n'est que de la lumière naturelle. Il y a bien sûr une part sombre du film. Mais c'est un des plus beaux films vus récemment sur la lumière. La lumière joue un rôle essentiel dans le film, pas uniquement d'un point de vue sensuel et sensualiste mais aussi du point de vue du récit, de l'imaginaire. Ce que je trouve intéressant c'est qu'il arrive à dépasser toutes les oppositions entre obscurité et lumière, enfermement, intérieur / extérieur. On est à la fois dans un espèce de délire personnel de Don Quichotte, et en même temps Don Quichotte est tout à fait ouvert. Il fait le lien entre la terre, le ciel, le vent, la nature. Ce n’est pas du tout un film enfermé.

L'obscurité n'est qu'une part du travail qu'a fait Albert à partir de la lumière qui est un élément essentiel du film. Oui, il y a des séquences sombres, mais aussi des séquences très très lumineuses.

Le raisonnement de l‘action
Honor de Cavalleria

Saison I • épisode 1

20 janvier 2007 à Angers
au cinéma Les 400 coups
et au Centre de Congrès,
dans le cadre du festival Premiers Plans